HYPOTHERMIE

    HYPOTHERMIE :

    Définition :
    Abaissement non thérapeutique de la température centrale au-dessous de 35°C. Elle se développe en quelques heures à quelques jours. Toujours réanimer les patients en état de mort apparente si une hypothermie est suspectée. Il existe un risque vital pour des températures inférieures à 32°C. Ses répercussions sont multiples: diminution du débit cardiaque et de la pression artérielle, ralentissement du flux sanguin cérébral, de la consommation d’oxygène et donc du métabolisme de base, altération de la PaO2, acidose métabolique, altérations des fonctions rénales, hépatiques et endocriniennes.

    Très jeunes enfants et personnes âgées
    Étiologie: Exposition prolongée au froid ou exposition courte chez un sujet ayant des troubles de la régulation thermique, immersion dans l’eau froide
    les nouveau-nés sont particulièrement exposés, surtout les 12 premières heures, motivant leur placement en couveuse sous une source de chaleur radiée. les sujet âgé  sont aussi  exposés en raison de troubles de la thermorégulation ( dysfonctions de l’hypothalamus et du système nerveux central ) Tumeur cérébrale , Accident vasculaire cérébral AVC .
    Facteurs de risque : Patients sans domicile fixe SDF, Dénutrition, Polytraumatisés, Alcoolisme, Sepsis, Urémie
    Intoxication médicamenteuse Endocrinopathie
    • barbituriques                                                   hypothyroïdie
    • phénothiazines,                                                hypopituitarisme,
    • antidépresseurs                                               Insuffisance surrénale
    • tricycliques,                                                     hypoglycémie
    • parasympathicolytiques,
    • benzodiazépines
    • narcotiques
    Manifestation cliniques : symptomes varies selon 3 formes
    1. Hypothermie légère : confusion minime, frissons, perte de la coordination motrice fine, augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, vasoconstriction périphérique
    2. Hypothermie modérée ((34°C) : coma vigile, abolition des réflexes ostéotendineux, rigidité musculaire, bradycardie sinusale, collapsus cardiovasculaire, hypoventilation, cyanose, œdèmes généralisés
    3. Hypothermie sévère : coma aréactif, rigidité, apnée, disparition des pouls, fibrillation ventriculaire ou asystolie, aréflexie tendineuse et pupillaire
    Diagnostic différentiel :
    1. Accident vasculaire cérébral
    2. Intoxications
    3. Surdosage chez un toxicomane
    Examens complémentaires :
    1. Bilan biologiques : hypoventilation , acidose métabolique ,hémoconcentration , hypokaliémie , allongement du TP, élévation de l’urée et de la créatinine, des transaminases et de l’amylase , hyperglycémie , recherches toxicologiques , dosage des hormones thyroïdiennes et de l’axe hypothalamo hypophysaire
    2. Mesure de la température rectale ou œsophagienne à l’aide d’un thermomètre mesurant des températures inférieures à 34°C
    3. ECG: bradycardie sinusale et ESV, allongement du PR, élargissement du QRS, apparition d’une onde J d’Osborn réalisant un crochetage en dôme surajouté au QRS, allongement du QT, inversion des ondes T, signes d’ischémie myocardique
    4. EEG peu réactif, voire aréactif
    5. Telethorax : surcharge sur la radiographie thoracique . dilatation modérée du cœur droit, œdème pulmonaire .
    Traitement : réanimation ou unité de soins intensifs
    1. Retirer les vêtements humides, prévenir la perte de chaleur et les frissons, ventilation mécanique si nécessaire, avec réchauffement du mélange gazeux inspiré, correction de l’acidose métabolique, de l’hypokaliémie, de l’hypovolémie démasquée par le réchauffement et d’une hypoglycémie associée , Solutés de remplissage chauds, glucosé IV en cas d’hypoglycémie, brétylium en cas de nécessité impérative pour les troubles du rythme ventriculaire sévères, hormonothérapie substitutive, antibiothérapie adaptée en cas de sepsis.
    2. Absorption de liquides chauds en l’absence de troubles de la conscience
    3. Réchauffement externe lent (0,5 à 2°C par heure), un réchauffement plus rapide risquant d’entraîner un choc hypovolémique ou une fibrillation ventriculaire: perfusion de liquides réchauffés, couvertures chauffantes
    4. En cas d’hypothermie sévère, on discute la dialyse péritonéale avec dialysat chauffé à 40°C, le rein artificiel avec réchauffement sanguin extracorporel, le lavage gastrique et vésical avec des liquides chauds.
    5. Bradycardie sinusale et arythmie complète par fibrillation auriculaire sont fréquentes et disparaissent avec le réchauffement.
    6. Entraînement électro-systolique si besoin et, si possible, par voie externe
    7. Habillement adapté , eviter l’alcool et les médicaments tels les neuroleptiques, hypnotiques, sédatifs si exposition au froid. , enseigner les signes inauguraux.
    Surveillance : rapprochée du rythme cardiaque, de la pression artérielle, de la température centrale, de la diurèse, du bilan hydro-électrolytique, de la glycémie et de la gazométrie.
    Complications :
    • Œdème pulmonaire
    • Pancréatite aiguë
    • Péritonite
    • Hémorragie digestive
    • Collapsus de réchauffement
    • Troubles du rythme cardiaque
    • Encombrement, pneumopathie d’inhalation
    • Insuffisance rénale par nécrose tubulaire aiguë
    • Thromboses intravasculaires, infarctus du myocarde, gangrène des extrémités
    Évolution : Chez les patients antérieurement sains, la mortalité est faible (5%), mais elle est de 50 à 70% en cas de pathologie sous-jacente.

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