La microfluidique reste compétitive

    Dans la course aux biocapteurs, certains refusent l’escalade technologique et proposent des approches plus astucieuses.
    La microfluidique poursuit son ascension dans le développement des biocapteurs. Les objectifs affichés sont clairs : proposer des appareils très petits et portatifs, se passer de mesures quantitatives ultérieures et augmenter le débit d’analyse et la variété des tests réalisables.
    Des recherches menées au Texas répondent sur ces trois critères. Les chercheurs du Centre Anderson contre le cancer et de l’Hôpital méthodiste de Houston, au Texas, ont développé une puce volumétrique qui traduit les résultats d’un test immuno-enzymatique ELISA en variations de pression, ce qui permet une lecture instantanée grâce à des microcanaux remplis d’encre.
    En pratique, le test ELISA est conjugué à une catalase qui réagit à du péroxyde d’oxygène (H2O2) en libérant de l’oxygène. Plus l’échantillon contient de molécules ciblées par le test, plus l’enzyme produit d’oxygène qui, en s’accumulant dans un volume restreint, pousse l’encre à travers les canaux. La concentration de la molécule recherchée devient alors lisible comme sur un histogramme.
    Les biologistes ont ainsi testé leur puce microfluidique dans différentes applications : pour mesurer l’antigène carcino-embryonnaire – marqueurs du cancer colorectal – ou pour réaliser un profilage HER2 – outil pronostique dans le cancer du sein – associé à des mesures de concentrations de récepteurs à l’œstrogène et à la progestérone sur des cellules issues de biopsies de sein. En adaptant le réseau de microcanaux, ils proposent aussi un test de grossesse, via la mesure de la concentration en HCG. Peu chère et ingénieuse, cette initiative concurrence les approches les plus technologiques.
    Song Y et al. (2012) Nat Comm, doi:10.1038/ncomms2292
    Chaque puits peut contenir un test différent, ce qui multiplie par 50 les mesures par puce.
    © L. Qin/Y. Song/M. Landry

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