Désertification médicale, cabinets pleins à craquer, augmentation
de la pénibilité… les généralistes saturent. Pour protester, les
médecins du syndicat MG France appellent leurs confrères à garder porte
close et à manifester jeudi 7 avril en début d’après-midi.
"On assiste à la disparition de la médecine générale".
Roger Bolliet, délégué régional du syndicat régional des médecins
généralistes MG, est clair : les cabinets des généralistes sont engorgés
et en consulter un devient une réelle sinécure. Dans le Rhône, chacun
de ces praticiens de première intention prend en charge en moyenne 600
patients. Or à chaque départ à la retraite, ce sont autant de malades à
redispatcher chez des confrères déjà saturés. En France, dans les 15 ans
à venir, le déficit pourrait être de 20 000 médecins selon les
estimations de MG 69. "Une situation connue depuis longtemps", selon Roger Bolliet qui estime que "la pénibilité accrue, et la rémunération inférieure de 30 à 50% par rapport à d’autres spécialités", sont autant d’éléments qui ne suscitent pas l’engouement des étudiants en médecine.
Pour Florence Lapica, présidente de MG69, "ces derniers ont tout simplement peur de devenir généralistes, la faute à un statut risqué". Mais contrairement aux idées reçues, la désertification médicale n’est pas uniquement rurale. Elle est vraie également en ville. Sur le secteur de Givors-Grigny par exemple, en dix ans seulement, le nombre de médecins est passé de 25 à 17. Même dans Lyon intra-muros, des difficultés pour consulter se font sentir. "Dans des quartiers récemment urbanisés comme Gerland, on tire la langue pour trouver un médecin", précise Roger Bolliet. Et de raconter : "Des personnes appellent pour savoir si on peut les prendre en charge car elles ont déjà tenté de joindre plusieurs praticiens dont les agendas débordent de rendez-vous".
Les médecins attendent des actions
Et cette disparition des acteurs du soin de premier recours pourrait bien déstabiliser l’ensemble de l’organisation de santé. Car depuis plusieurs années, les médecins généralistes sont fréquemment cités au centre des projets de santé gouvernementaux, comme le plan Alzheimer ou le grand chantier de la dépendance. "Des discours", pour Florence Lapica, qui estime que les moyens ne suivent pas. "La population vieillit et nous sommes de moins en moins à même d’assurer des consultations chez les patients ou d’accompagner des hospitalisations à domicile", précise-t-elle. Le nombre de consultations dans le département aurait plutôt tendance à décroître selon le docteur Lapica qui constate que les patients sont de plus en plus lourds, et les actes de plus en plus complexes, ce qui nécessite une prise en charge particulièrement longue.
Pour protester face à cet état de fait, le syndicat MG appelle les médecins du Rhône à ranger les stéthoscopes et à se rassembler devant la CPAM du Rhône, cours Emile Zola, à Villeurbanne, le jeudi 7 avril de 12h30 à 14h. Les revendications sont claires : sauvegarder leur régime de retraite et améliorer la rétribution pour rendre le métier plus attractif aux yeux des jeunes diplômés. Les médecins imaginent plus volontiers une rémunération forfaitaire en parallèle des consultations, plus en adéquation avec leurs nouvelles missions (hospitalisation à domicile, suivis au long cours, etc…). Après trois mobilisations en 2010, ils avaient finalement obtenu le passage de la consultation à 23 euros au 1er janvier 2011… un relèvement prévu depuis trois ans.
©houcine-HADDOUCHE
Pour Florence Lapica, présidente de MG69, "ces derniers ont tout simplement peur de devenir généralistes, la faute à un statut risqué". Mais contrairement aux idées reçues, la désertification médicale n’est pas uniquement rurale. Elle est vraie également en ville. Sur le secteur de Givors-Grigny par exemple, en dix ans seulement, le nombre de médecins est passé de 25 à 17. Même dans Lyon intra-muros, des difficultés pour consulter se font sentir. "Dans des quartiers récemment urbanisés comme Gerland, on tire la langue pour trouver un médecin", précise Roger Bolliet. Et de raconter : "Des personnes appellent pour savoir si on peut les prendre en charge car elles ont déjà tenté de joindre plusieurs praticiens dont les agendas débordent de rendez-vous".
Les médecins attendent des actions
Et cette disparition des acteurs du soin de premier recours pourrait bien déstabiliser l’ensemble de l’organisation de santé. Car depuis plusieurs années, les médecins généralistes sont fréquemment cités au centre des projets de santé gouvernementaux, comme le plan Alzheimer ou le grand chantier de la dépendance. "Des discours", pour Florence Lapica, qui estime que les moyens ne suivent pas. "La population vieillit et nous sommes de moins en moins à même d’assurer des consultations chez les patients ou d’accompagner des hospitalisations à domicile", précise-t-elle. Le nombre de consultations dans le département aurait plutôt tendance à décroître selon le docteur Lapica qui constate que les patients sont de plus en plus lourds, et les actes de plus en plus complexes, ce qui nécessite une prise en charge particulièrement longue.
Pour protester face à cet état de fait, le syndicat MG appelle les médecins du Rhône à ranger les stéthoscopes et à se rassembler devant la CPAM du Rhône, cours Emile Zola, à Villeurbanne, le jeudi 7 avril de 12h30 à 14h. Les revendications sont claires : sauvegarder leur régime de retraite et améliorer la rétribution pour rendre le métier plus attractif aux yeux des jeunes diplômés. Les médecins imaginent plus volontiers une rémunération forfaitaire en parallèle des consultations, plus en adéquation avec leurs nouvelles missions (hospitalisation à domicile, suivis au long cours, etc…). Après trois mobilisations en 2010, ils avaient finalement obtenu le passage de la consultation à 23 euros au 1er janvier 2011… un relèvement prévu depuis trois ans.
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